Shock corridor

Samuel Fuller

Avec Peter Breck (Johny Barett, le journaliste), Constance Towers (Cathy, son amie stripteaseuse), Gene Evans (Boden, un infirmier), James Best (Stuart, le sudiste), Hari Rhodes (Trent, le noir), Larry Tucker (Pagliacci, l’Italien), Schuck Robertson (Wilkes, l’infirmier coupable )

Noir et blanc - 1963 - DVD

L'intrigue

Un journaliste déterminé à remporter le prix Pulitzer se fait passer pour fou et enfermer dans un asile psychiatrique pour mener une enquête et découvrir l’auteur d’un meurtre.

  • Constance Towers (Cathy, son amie stripteaseuse) et Peter Breck (Johny Barett, le journaliste)

  • Peter Breck (Johny Barett, le journaliste) et Hari Rhodes (Trent, l'homme noir)

  • Peter Breck (Johny Barett, le journaliste)

  • Peter Breck (Johny Barett, le journaliste) et un pensionnaire de l'asile (James Best)

  • Peter Breck (Johny Barett, le journaliste) et un pensionnaire de l'asile (James Best)

  • Peter Breck (Johny Barett, le journaliste)

  • Boden, un infirmier (Gene Evans)

  • Wilkes, l'infirmier coupable (Roberson Chuck)

  • Samuel Fuller

  • Jacquette DVD

  • Affiche - Shock corridor

L’Amérique folle

Un cinéma percutant et « sans graisse »
Samuel Fuller, fut d’abord journaliste-reporter à New-York dans les années trente, puis soldat dans l’infanterie américain pendant la seconde guerre mondiale. Débarqué en Afrique du Nord, puis en Sicile et enfin sur les plages de Normandie, son régiment a fait la campagne de France, d’Allemagne et fut parmi les premiers à découvrir les camps de concentration en Bavière. Après guerre, Fuller se passionne pour le cinéma et devient réalisateur. Soucieux de la maitrise de ses projets et de son indépendance, il écrit lui-même des scénarii originaux qu’il réalise en un temps record avec des budgets ridicules, Shock corridor par exemple, a été réalisé en studio en 10 jours : « Fuller se permet tout, c’est quelqu’un que rien n’arrête », (( Interview de Jean Narboni dans le film d’Olivier Serranno intitulé : « Play it around Sam » dans les Bonus du dvd de Wild Side vidéo, col. Les introuvables, )), Percutant et « sans graisse » (( Interview de Jacques Bral dans le film d’Olivier Serranno intitulé : « Play it around Sam » dans les Bonus du dvd de Wild Side vidéo, col. Les introuvables. )), son cinéma « rue dans les brancard » (( Jean Pierre COURSODON et Bertrand TAVERNIER, « 50 ans de cinéma américain », Paris, Col Omnibus, Nathan, 1995, p. 501 )). Les films de Fuller sont baroques, anti-conventionnels et souvent ultra-violents. Anticommuniste, conservateur, mais opposé aux racistes, aux sudistes et au nazis, Fuller fut d’abord, à tort, considéré comme fasciste par une partie de critique française (( Jean Pierre COURSODON et Bertrand TAVERNIER, « 50 ans de cinéma américain », Paris, Col Omnibus, Nathan, 1995, p. 501 )) avant d’être réhabilité et devenir un modèle pour les cinéastes indépendants.

« Camisole »
A propos de la première version du scénario intitulé « Straitjacket » (camisole) lu par Fritz Lang, Fuller déclare : « Je ne voulais pas faire un film médical, je voulais montrer comment une maladie existe dans un pays. (…) Le meurtre avait moins d’importance que les conditions de vie dans l’asile, l’ « hygiène mentale », etc. C’est ce qui avait plus à Fritz Lang. Ces gens sont plus mal traités que des porcs. Mon scénario commençait par une scène où des malades baignaient dans leur merde, affalés dans un couloir de l’asile. Fritz Lang m’a dit : « Est-ce possible ? » Je lui ai montré une photo. Il était sidéré. Ca aurait pu se passer dans n’importe quel pays. (…) Que cela puisse exister est inconcevable. » (( Jean NARBONI et Noel SIMSOLO, Il était une fois… Samuel Fuller, Paris, Cahiers du cinéma, 1986, p. 250 et 251 ))

La « dinguerie » de l’Amérique
Le film se déroule entièrement dans un hôpital psychiatrique pendant les années soixante. Fuller montre l’horreur et l’inhumanité du traitement réservé aux « aliénés », mais au-delà de la dénonciation du système de soins psychiatriques de cette époque, Fuller fait le spectaculaire constat de la dinguerie de l’Amérique. Il dénonce les effets pervers de l’ambition et de la soif de la réussite et dresse le portrait désenchanté et sans concession de l’Amérique devenue folle. Jacques Lourcelles écrit à propos de « Shock corridor »: « Dans ce cauchemar ultra-signifiant qui stigmatise à travers ses différentes figures de fous, plusieurs tares de l’Amérique, le style, les effets et le baroquisme fullériens apparaissent et sautent au yeux dans une nudité et une originalité saisissante » (( Jacques LOURCELLES, « Dictionnaire du cinéma », Paris, Col. Bouquins, Robert Laffont, 1992, p. 1369 et 1370 )).
cinepsy présente un autre film de Fuller sur le racisme intitulé : « Chien blanc ».