Vol au dessus d’un nid de coucou

Milos Forman

Avec Jack Nicholson (Randall Mac Murphy), Louise Fletcher (L’infirmière en chef, Mildred Ratched), Danny de Vito (Martini), Christopher Lloyd (Taber)

Couleurs - 1975 - DVD

Où trouver ce film ?

http://www.priceminister.com/mfp/205097/vol-au-dessus-d-un-nid-de-coucou-milos-forman-dvd#pid=10202

L'intrigue

Mac Murphy s’est fait placer dans un hôpital psychiatrique pour éviter la prison. C’est un type impulsif au caractère jovial qui sème un désordre salutaire et sympathique dans la communauté des patients. Il se heurte à l’autorité implacable de l’austère infirmière en chef : Miss Ratched. Mac Murphy entraîne les malades à la désobéissance et les encourage à se rebeller contre l’autorité pénitentiaire. Il découvre trop tard qu’il est allé trop loin.

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Brad Dourif (Billy Bibbit, Danny de Vito (Martini) et Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Louise Fletcher (L’infirmière en chef, Mildred Ratched)

  • Louise Fletcher (L’infirmière en chef, Mildred Ratched)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Christophe Lloyd (Taber), Danny de Vito (Martini), et Jack Nicholson (Randall Mac Murphy), Vincent Schiavelli (Frederikson)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy) et Will Sampson (le chef)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy)

  • Cérémonie de remise des oscars

  • Vol au dessus d’un nid de coucou ; Affiche 2

  • Vol au dessus d’un nid de coucou affiche 1

  • Jack Nicholson (Randall Mac Murphy) et Forman pendant le tournage

  • Milos Forman

  • Vol au dessus d’un nid de coucou: couverture du livre

  • Vol au dessus d’un nid de coucou : le livre de Kesey

  • Ken Kesey

Quand c’est l’institution qui fabrique la folie

Au cours des années soixante, Milos Forman a réalisé plusieurs longs-métrages en Tchécoslovaquie : « Au feu le pompier » (1967) et « Les amours d’une blonde » (1965), qui ont été remarqués par la critique et primés à l’étranger. En 1967 Forman quitte son pays et échappe à la répression communiste qui s’abat un an plus tard sur la Tchécoslovaquie à la suite du printemps de Prague. Après un bref passage à Paris, il émigre au Etats Unis où il réalise « Taking off » (1971) son premier film américain écrit avec Jean Claude Carrière, un film plutôt malin, qui reprend la manière de ses films Tchèques à la sauce américaine. Malgré quelques critiques sympathiques, le film est un fiasco commercial et Forman qui avait mis son salaire en participation, se retrouve fauché. Il habite à l’hôtel Chelsea, « point de ralliement de la bohème new-yorkaise » (( FORMAN Milos et NOVAK Jan, …et on dit la vérité, Mémoires, Paris, Robert Laffont, Coll. Vécu, 1994, page 255 )) et travaille sur plusieurs projets dont celui de « La valses des Pantins » que Scorcese réalisera en 1982, mais il peine à trouver un projet viable qui lui permette de repartir d’un bon pied.
Forman reçoit par la poste un roman qui lui est proposé par deux jeunes producteurs. L’auteur du livre, Ken Kesey s’est inspiré de la propre expérience pour écrire cette histoire qui se passe dans un asile d’aliéné et qui s’intitule : « Vol au dessus d’un nid de coucou ». (( En 1959, Kesey est étudiant sur la côte Ouest, quand il goûte au LSD, expérience décisive, prélude à son « expérience psychédélique ». Gus van Sand, grand admirateur de Kesey, prépare un film sur sa vie. )). Forman se rend à Los Angeles pour rencontrer les deux jeunes producteurs.
« A cette époque, le coût moyen d’un film s’établissait aux environ de six millions et demi de dollars (…) mais Zaentz et Douglas s’estimaient en mesure de faire « Vol au dessus d’un nid de coucou » pour moins de deux millions. Pour respecter ce petit budget, ils n’emploieraient que des acteurs inconnus et feraient travailler tout le monde en participation. Il leur fallait un metteur en scène ambitieux, mais bon marché, ce qui me correspondait parfaitement. (…) Entre deux verres, j’appris que Michael Douglas était le fils du célèbre Kirk Douglas, que j‘avais rencontré une fois à Prague dans les années soixante (…) j’avais été invité à la réception donnée en son honneur par l’attaché culturel de l’ambassade des Etats-Unis. Kirk avait vu mes films, nous en avions discuté et nous avions, je crois, sympathisé.
– Je travaille en ce moment sur un projet qui m’excite beaucoup, avait dit Kirk. Si vous pouviez y jeter un coup d’œil.
– Volontiers.
– C’est un livre. Je vais vous l’envoyer
((FORMAN Milos et NOVAK Jan, …et on dit la vérité, Mémoires, Paris, Robert Laffont, Coll. Vécu, 1994, page 255 )) ».
Forman n’a jamais rien reçu. Kirk Douglas avait envoyé le roman par la poste et les douanier tchèques l’ont intercepté, mais ni l’un ni l’autre n’en on jamais rien su.
« Kirk Douglas avait été le premier à acheter les droits de « vol au dessus d’un nid de coucou ». (…) Il essayait depuis dix ans, d’y intéresser l’un des grands studios, mais personne n’en voulait. (…) De guerre lasse, Kirk avait céder les droits à son fils » ((FORMAN Milos et NOVAK Jan, …et on dit la vérité, Mémoires, Paris, Robert Laffont, Coll. Vécu, 1994, page 255 ))

Pour Milos Forman, cinéaste étranger fraîchement débarqué aux Etats-Unis, le film raconte une expérience qui le touche au plus près : « C’était en fait un film tchèque sur la société où j’avais passé 20 ans de ma vie. Il exprime tout ce que j’avais connu. Je sais ce que les gens ressentent ». (( Bonus du dvd warner-bros : Extrait du documentaire : « le making off de vol au dessus d’un nid de coucou ». ))
Le tournage s’est déroulé dans un vrai hôpital psychiatrique et le Docteur Dean R Brooks, directeur de l’hôpital psychiatrique d’Eugène dans l’Etat de L’Oregon interprète son propre rôle dans le film.
Kesey a été tellement déçu de l’adaptation que les scénaristes Bo Goldman et Lawrence Hauben ont tiré de son roman, qu’il a prétendu n’avoir jamais vu le film.
« Vol au dessus d’un nid de coucou » a reçu cinq oscars en 1976.
Milos Forman résume l’esprit qui était le sien quand il a mis en scène le film : « Le livre met en scène avec force, l’éternel conflit entre l’individu et l’institution. Nous inventons des institutions destinées à rendre le monde plus juste, plus rationnel. La vie en société ne serait pas possible sans les orphelinats, les écoles, les tribunaux, les administrations et les hôpitaux psychiatriques ; mais à peine existent elles que ces institutions se mettent à nous contrôler, à nous enrégimenter, à diriger nos existences. Elle poussent à la dépendance pour se perpétuer elles-mêmes ; et les fortes personnalités sont pour elles une menace » (( FORMAN Milos et NOVAK Jan, …et on dit la vérité, Mémoires, Paris, Robert Laffont, Coll. Vécu, 1994, page 274 )).