Crimes et délits

Woody Allen

Avec Martin Landau (Judah Rosenthal), Angelica Huston (Dolorès), Woody Allen (Cliff Stern), Mia Farrow (Holly), Claire Bloom

Couleurs - 1989 - DVD

L'intrigue

A New York, Judah Rosenthal ophtalmologue réputé, reconnu et bon père de famille est mis en danger par Dolorès, sa maîtresse qui menace de tout dire à sa femme et de dénoncer ses malversations financières. Judah fait appel à son jeune frère, membre de la pègre, qui lui propose de « régler le problème ». Au même moment, Cliff Stern, réalisateur de documentaires raté, se voit confier par son beau frère, Lester, producteur de télévision, riche, charismatique et vaniteux, un documentaire à la gloire de sa propre personne. Pendant le tournage de ce film de commande, Cliff Stern tombe sous le charme de Holly, productrice exécutive, séduisante et ambitieuse.

  • Woddy Allen

  • Martin Landau (Judah Rosenthal) et Angelica Huston (Dolores)

  • Martin Landau (Judah Rosenthal)

  • Martin Landau (Judah Rosenthal) et Angelica Huston (Dolores)

  • Martin Landau (Judah Rosenthal) et Woddy Allen (Cliff Stern)

Woody Allen et le succès

 » Avec « Crimes et délits », je voulais faire la satire d’une certaine conception du succès fondée sur la réussite matérielle, l’argent et la gloire. (…) La société récompense le succès, peut importe que Lester soit un imbécile, du moment qu’il est reconnu. Ce succès lui vaut d’être invité à faire des conférences dans les universités, de récolter des prix et de pouvoir séduire sans coup férir une femme comme Holly. (…) Lorsque je sors un film, je peux toujours m’évertuer à expliquer aux gens la pureté de mes intentions, ils s’en fichent royalement. Ils ne s’intéressent qu’à ceux qui réussissent. » (( Woody et moi, par Woody Allen, entretiens avec Stig Björkman, Paris, Editions du Seuil, Coll. Cahiers du Cinéma, 1993, p. 152 ))

Peu de temps avant la sortie du film, Woody Allen apprend que quelques stars ont visionné son film en projection privée à Hollywood et l’ont beaucoup apprécié. Il fait grise mine: « Si on passe mon film (…) et que ces gens là disent : « C’est son meilleur film », alors que je m’attaque à des chose que « eux défendent », c’est que quelque chose ne va pas ». « Si c’était vraiment un film merveilleux, il ne serait pas porté aux nues de cette manière » ». (( Jean-Michel Frodon, Conversation avec Woody Allen, Paris, Editions Plon, 2000, note en bas de page, p. 144 )) Woody Allen se met alors à douter.

Le paradoxe est complet l’année suivante, quand l’industrie du film américain lui décerne l’oscar du meilleur scénario et du meilleur réalisateur pour « Crimes et Délits ».

Woody Allen se fait le pourfendeur désenchanté de tous les intégrismes et de la vanité des puissants, il dénigre l’aveuglement des sages et des idéalistes et fait avec tristesse le constat de son impossibilité à changer les monde.

La scène où la sœur de Cliff raconte ses mésaventures amoureuses avec « un inconnu » et celle où sa femme psychanalyste découvre son infidélité, sont parmi les séquences plus drôles du cinéma de Woody Allen.