L’amour en douce

Edouard Molinaro

Avec Daniel Auteuil (Marc), Jean-Pierre Marielle (Antoine, le rival), Emmanuelle Béart (Samantha), Sophie Barjac (Jeanne), Daniel Ceccaldi (Maître Ravignac)

Couleurs - 1985 - DVD

L'intrigue

Les aventures sentimentales et conjugales de Marc, un jeune avocat volage: une comédie de moeurs des années quatre-vingt.

  • Daniel Auteuil (Marc) et Emmanuelle Béart (Samantha)

  • Daniel Auteuil (Marc), Jean-Pierre Marielle (Antoine, le rival)

  • Daniel Auteuil (Marc)

  • Emmanuelle Béart (Samantha) et Sophie Barjac (Jeanne)

  • Sophie Barjac (Jeanne)

  • Affiche: L'amour en douce

  • Jacquette: L'amour en douce

  • Edouard Molinaro

Le monde d’avant

Gaumont a eu la bonne idée de sortir en blu-ray L’amour en douce, une des nombreuses comédies réalisées par Edouard Molinaro. Réalisateur prolixe, Molinaro est l’auteur de quelques-uns des plus gros succès du cinéma français : Oscar (1967), L’emmerdeur (1973) et La cage aux folles (1978), mais aussi de films oubliés et remarquables comme La liberté en croupe (1970), film invisible sur l’après soixante-huit et L’ironie du sort (1974) sur le jeu du destin et du hasard. Il vient du cinéma français classique dont il met à jour les codes. C’est un cinéaste pressé qui ne prétend pas révolutionner le 7eme art, prend plaisir à tourner et enchaine les projets.
Molinaro compare L’amour en douce aux comédies de mœurs d’Edouard Bourdet, un auteur de pièces de boulevard de l’entre-deux guerres, aujourd’hui oublié. Bourdet est l’auteur de Fric Frac, pièce dont Autant-Lara a réalisé l’adaptation au cinéma et de La prisonnière, une des premières pièces de théâtre à faire des amours lesbiens un sujet de théâtre. Avec L’amour en douce, il s’agit bien d’une comédie de mœurs, c’est à dire d’une satire sociale qui dénonce les travers d’une époque, d’un groupe ou d’une classe sociale généralement dominante ((Définition de Wikipédia)).
Le film de Molinaro est bien réalisé, loin d’être un chef d’œuvre, il est exemplaire d’un certain humour qui aujourd’hui ne passe plus et nous plonge dans l’esprit et l’ambiance d’une époque passé, mais encore proche. Ce n‘est pas sans étonnement et un certain malaise que l’on assiste aux péripéties du héros interprété par Daniel Auteuil : Un avocat volage se fait surprendre par sa femme dans les bras d’une de ses conquêtes. Trop c’est trop, l’épouse gifle la jeune femme, congédie le mari et se met en ménage avec un industriel de province, sympathique et bonhomme interprété par Jean Pierre Marielle qui représente une certaine image de la sécurité. L’avocat dépité parlemente avec sa femme et tente de la reconquérir tandis qu’elle lit un livre de Truffaut sur le cinéma. Il insiste, elle refuse, il use de sa supériorité physique et la prend de force. L’avocat volage repart vers de nouvelles aventures et séduit une libraire lesbienne lectrice de Belle du Seigneur de Albert Cohen. La compagne de la jeune lesbienne séduite vient menacer l’avocat à son domicile, elle se trompe et gifle Marielle qui a pris sa place au domicile conjugal : A ton âge vieux con, on laisse les jeunes filles tranquilles. L’avocat volage est ensuite convoqué par son patron qui lui demande d’aller porter une enveloppe à une jeune amie avec qui il a rendez-vous à l’aéroport de Marignane, (c’était avant les portables). Quand l’avocat volage lui demande comment il la reconnaîtra, son patron lui dit d’un air entendu : Vous la reconnaitrez… et l’avocat volage rencontre Samantha, une call-girl, interprétée par Emmanuelle Béart, dont il tombe amoureux, etc.
En 30 minutes, on a assisté un viol conjugal, une scène ouvertement homophobe et à la présentation de la prostitution comme une activité ludique et recommandée. Emmanuelle Béart et Sophie Barjac interprètent des personnages féminins futiles certes, mais dont l’existence est entièrement consacrée et soumise au plaisir et à l’agrément des hommes. Heureusement, le monde change, il est parfois bon de regarder en arrière pour en prendre la mesure.