La Viaccia

Mauro Bolognini

Avec Claudia Cardinale (Bianca), Jean Paul Belmondo (Amérigo ), Paul Frankeur (l’oncle), Pietro Germi

Noir et blanc - 1960 - DVD

L'intrigue

En 1885, près de Florence, l’aîné des Casamonti meurt dans son lit, dans la ferme familiale que l’on appelle la « Viaccia ». Son petit-fils, Amérigo rejoint Florence pour travailler chez son oncle commerçant. Amerigo rencontre Bianca (Claudia Cardinale), une prostituée qui travaille dans une maison close et tombe amoureux. Il vole de l’argent dans le tiroir du commerce de son oncle pour revoir Bianca. Découvert et chassé par son oncle, puis battu et humilié par son père, il se fait engager comme videur dans la maison close où travaille celle qu’il aime.

  • Jean Paul Belmondo (Amérigo) et Claudia Cardinale (Bianca)

  • Jean Paul Belmondo (Amérigo) et Claudia Cardinale (Bianca)

  • Jean Paul Belmondo (Amérigo) et Claudia Cardinale (Bianca)

  • Claudia Cardinale (Bianca) et x

  • Claudia Cardinale (Bianca)

  • Jean Paul Belmondo (Amérigo) et Claudia Cardinale (Bianca)

  • Jacquette dvd: La Viaccia

  • Mauro Bologini

Un monde où la seule valeur est l’argent

« La Viaccia » est le récit d’un amour impossible entre une prostituée et un jeune homme venu de la campagne, au-delà de ce « cliché » Bolognini réalise un film original, déroutant et tragique. En 1885, le commerce et l’industrialisation gagnent le nord de l’Italie. Bolognini raconte la révolution qui s’en suit à travers la chronique détaillée de la famille Casamonti : Un grand-père mourant et obsédé par la conservation du domaine familial, ses deux fils, l’un stupide et l’autre cupide et le petit-fils, Amerigo, jeune, beau et libre, qui est l’objet de tous les espoirs et devient la cause de toutes les déceptions. « La Viaccia » raconte l’histoire d’un monde qui disparaît, celui des paysans, où le travail et la terre sont des valeurs suprêmes. Au-delà du récit tragique et désespéré des aventures d’Amérigo et de Bianca, Bolognini s’interroge sur la valeur du travail, des corps, du plaisir, du sexe, des sentiments, des idéaux politiques, des liens familiaux dans un monde où seul compte l’argent.

Document

Jacques Lourcelles écrit à propos de Bolognini ((Dictionnaire du cinéma : Jacques Lourcelles. Robert Laffont, collection Bouquin, page 179)):
« Bologini est l’un des plus grands plasticiens du cinéma contemporain. (…) Les péripéties ont chez lui moins d’importance que le poids que celles-ci font peser sur les personnages, qu’ils se débattent ou non, leur destin est scellé. Avec plus de succès que Visconti, car son goût est infiniment plus sûr et plus subtil, Bolognini s’est employé à tirer les conséquences esthétiques et morales du Calligraphisme ((Le Calligraphisme est un mouvement du cinéma italien des années 1940 qui se caractérise par un goût pour un travail formel par opposition aux productions commerciales courantes de l’époque. C’était aussi une manière de tourner le dos au fascisme.
Lire l’article de Jean A Gili dans l’encyclopédie Universalis à la rubrique « Calligraphisme ».)) italien des années 40. (…) Son thème de prédilection, traité sans afféterie ni complaisance, est en effet, cette irréversible décadence sociale dont il sait faire un objet de contemplation et de réflexion au plan social et politique, un objet d’émerveillement ou de dégoût ».