Love story

Arthur Hiller

Avec Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri), Ryan O’Neil (Oliver Barrett IV), Ray Milland (Oliver Barrett III), John Marley (Phil Cavalleri)

Couleurs - 1970 - DVD

L'intrigue

Un garçon rencontre une fille. Elle est pauvre, il est riche. Ils s’aiment et se marient quand soudainement, la mort les sépare.

  • Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri) et Ryan O’Neil (Oliver Barrett IV)

  • Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri) et Ryan O’Neil (Oliver Barrett IV)

  • Ray Milland (Oliver Barrett III) et Ryan O’Neil (Oliver Barrett IV)

  • Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri)

  • Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri)

  • Love story L'affiche

  • Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri)

  • Ryan O’Neil (Oliver Barrett IV) et Ali Mac Graw (Jennifer Cavalleri)

  • Arthur Hiller

  • Love Story L'affiche

  • Love story Le livre

Une histoire d’amour...

Simple, direct, efficace
Le film « Love Story » a été initié par Bob Evans, un jeune producteur qui, après avoir fait fortune dans l’industrie du prêt à porter se passionne pour le cinéma. Bob Evans vient de produire « Rosemary’s baby », et expérimente une nouvelle manière de faire des films où le producteur est plus impliqué dans la fabrication du film et plus attentif aux goûts du public. Le tournage s’effectue sous son contrôle. Le scénario écrit par Erich Segal est mis en scène par Albert Hiller, engagé pour l’occasion. Love Story devient dès sa sortie un formidable succès et bat tous les records de recette au début des années soixante-dix. Le film rapporte tellement d’argent qu’à lui seul, il sauve la Paramount de la faillite.

« La dame aux camélias » version 70
Cette histoire d’amour simple, directe, tragique et forcément romantique entre une fille d’émigré italien pauvre et un wasp américain richissime qui font fi des convenances et de leur différence de classe, ne s’embarrasse pas de tout ce qui fait la lourdeur des comédies romantiques habituelles. L’intrigue est réduite à sa plus simple expression, les scènes qui pourraient être pesantes et désagréables sont escamotées (La maladie et la mort de Jenny) remplacées par des scènes de dialogues. Reste le plus important, le surgissement du désir, la découverte de l‘amour, l’appétit de vivre et l’espoir démesuré qu’a fait naître la décennie qui commence, mais aussi et surtout la musique de Francis Lai et les dialogues de Segal, drôles, vifs, décalés, jamais réaliste, parfait exemple de l’humour juif new-yorkais.

Le début des années soixante-dix
L’Amérique en termine avec le maccartisme, la guerre froide s’éloigne, la crise n’est pas encore installée, les voitures sont énormes et la pilule en vente libre, les femmes, les homosexuels et les gauchiste donnent de la voix, les mœurs se libéralisent et surtout, les gens ont soif d’espoir et de liberté. Une parenthèse s’ouvre, celle des années soixante dix, enchantée, insouciante, mais aussi naïve et violente qui ne prendra fin qu’avec Regan et Thatcher. Arthur Hiller, le metteur en scène de « Love Story » raconte cette époque : « Les années soixante, c’était le début d’une période très égoïste. On en arrivait à détester ceux qui ne partageaient pas notre avis. J’exagère, mais on se faisait des ennemis. Je crois que c’est ce qui explique le succès de Love Story. Le grand public était prêt pour un film qui disait qu’on peut ne pas être d’accord sans pour autant détester l’autre. C’est pour ça que les gens rient de la phrase : « L’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé. » Mais c’est très important de le dire, que si deux personnes s’aiment, elles savent qu’elles ne seront pas toujours d’accord. Il est inutile de s’excuser ou de s’expliquer. »1

Document

Arthur Hiller
Metteur en scène canadien prolifique, Arthur Hiller a réalisé plus de vingt-cinq longs-métrages et aborde tous les genres avec plus ou moins de réussite. L’un de ses premiers films et des plus remarquables, s’intitule « Les jeux de l’amour et de la guerre », le titre original « The americanization of Emilie » est plus conforme à l’esprit du film. Le scénario écrit par Paddy Chayefsky d’après le roman de Bradford Huie, raconte l’histoire d’un planqué contraint, à la suite d’un accès de démence du général dont il est le majordome, de débarquer le premier à Omaha Beach et qui devient héros malgré-lui. D’après Jacques Lourcelles : « On a affaire a un magnifique éloge, vibrant et argumenté de la lâcheté militaire donnant lieu à un récit culotté de Hiller. »2 Cette critique acide et brillante de la guerre et de ses absurdités dépasse de loin le film de Kubrick dont il est le contemporain : « Docteur Folamour » (1964) de Kubrick et « Mash » (1970) de Robert Altman.

  1. Interview de Arthur Hiller dans le bonus du DVD []
  2. Jacques LOURCELLES, Dictionnaire du cinéma, Paris, Col : Bouquins, Robert Laffont, 1992, page 789 []