L’heure magique
Robert Benton
Avec Paul Newman (Harry Ross), Gene Hackman (Jack Hames), Susan Sarandon (Catherine), Stockard Channing
L'intrigue
Harry Ross, ancien policier et ancien détective d’Hollywood est un vieil homme fauché et à bout de course. Il est toléré chez son ami Jack Hames et sa ravissante femme Catherine en échange de quelques menus services. Jack est un comédien célèbre et riche qui est impliqué dans une affaire de chantage concernant le décès du premier mari de Catherine. Jack a besoin d’aide, il demande à son ami Harry de livrer une rançon…
Photos et vidéos extraites du film
Un cinéaste Américain
Publié le par Pascal Laëthier
Robert Benton ne suit pas les modes. Il ne se préoccupe ni de marketing, ni de communication. Il suit son chemin sans être obnubilé par la réception de ses films, ce qui est suffisamment inhabituel dans le cinéma américain pour être signalé. Déjà, en 1979 « Kramer contre Kramer » racontait l’histoire d’un homme décidé à élever seul son fils contre la volonté d’une mère incapable et démissionnaire, il prenait ainsi, le contre-pied de l’air du temps. Le film a été largement « oscarisé ». Quelques années plus tard,« L’heure magique » est passée quasiment inaperçu. Il est vrai que c’est un film sur la vieillesse, la maladie, la jalousie et la mort, autant de thèmes qui n’ont pas vraiment de quoi ravir la presse.
Le film se présente comme un lointain rejeton du « Faucon Maltais » ou du « Grand sommeil ». Il raconte l’histoire d’un détective privé « has been » qui s’intéresse aux coulisses d’Hollywood. Benton raconte une histoire de chantage labyrinthique à souhait et fait preuve d’un indéniable savoir faire. Il prend visiblement plaisir à filmer une pléiade de comédiens consacrés qui le lui rendent bien. Le scénario ne cherche pas à rendre compréhensible ou transparent cet imbroglio sentimental où il est surtout question de la vérité de l’amour et de l’amitié. On est à l’opposé de la manière dont travaillent les scénaristes de séries « américaines » où une « bible » décide par avance du comportement des personnages afin de prévoir et rationaliser la fabrication d’épisodes à la chaîne. Benton filme ses personnages face à l’énigme de leur destin sans prétendre les comprendre ou les expliquer. Il ne les réduit pas à leur comportement, se détourne de l’explication psychologique et montre la part obscure et inexplicable d’eux-mêmes. Il montre « l’ombilic » du comportement de ses personnages en quelque sorte.