« L’autre » un film sur la schizophrénie basé sur un perpétuel jeu avec la réalité. Le talent de Mulligan est de développer avec efficacité un récit classique et de tenir le spectateur en haleine de découverte en surprise sans qu’il soit possible de savoir si ce qui est montré est vrai ou s’il s’agit d’un délire. Ce qui est original dans « l’autre », c’est que le dédoublement ou la « schize » qui caractérise la schizophrénie sont révélées par le biais du jeu chez l’enfant. Mulligan sait parfaitement utiliser les ficelles du cinéma de son époque (Hors-champ, cadres serrés, zoom, chevauchement de sons) pour construire un récit complexe et morcelé. Comme dans la psychose, le temps est éclaté, le passé et le présent ne sont pas différenciés.

« L’autre » est un film sophistiqué et parfaitement maîtrisé. Le résultat est brillant. C’est d’ailleurs à cet endroit que le film achoppe. Est-ce avec brillance, par la maîtrise et avec un regard extérieur que l’on peut rendre compte de la schizophrénie ?