De Jonathan Glazer
Avec Christian Friedel (Rudolf Höss) et Sandar Hüller (Helwig Höss)

Vendredi 8 mars 2023 à 20h au cinéma L’Entrepôt
7, rue Francis de Pressensé, 75014, Métro Pernety

La discussion sera animée par Maryan Benmansour, psychanalyste, philosoph

Résumé
Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans un pavillon avec jardin à coté́ du camp.

La normalité dans le crime

Jonathan Glazer : « Le couple Höss était si ordinaire, ennuyeux et vide, la bourgeoisie dans toute sa mondanité, dissociée du vrai monde. Les nazis sont toujours dépeints au cinéma, comme des monstres, des gens qui n’ont rien à voir avec nous. Ces films peuvent nous toucher, surtout quand ils sont bien faits, mais ils nous laissent intacts, en paix avec nous-mêmes, parce que nous ne pourrons jamais être comme eux… sauf que c’est faux. Il devrait au contraire nous être familier. (…) Tout ceci arrive dans le monde parce que c’est en nous. » (Interview de Pierre Charpillot et Antoine Desrues dans Sofilm, février 2024).

« Le défi a été (…) de construire un langage cinématographique approprié à ces thématiques dérangeantes : spécifiquement le mélange indigeste de la culpabilité́, de la complicité et du déni ressentis par des bourreaux militaires et civils postés du coté́ allemand, derrière les palissades austères d’Auschwitz. (…) » Il paraissait important que le film porte sur l’identification, plutôt que sur la mystification et la diabolisation. (…) Ça ouvre des portes sur des questions inconfortables mais intéressantes. » (Citations de J. Glazer dans le dossier de presse du film)